« Everyday people do everyday things but I can't be one of them, I know you hear me now, we are a different kind. We can do anything. »
Nous entrons dans la carrière, Déesse a son nez collé contre mon épaule, les yeux mi-clos. Je m'amuse de cette confiance si soudaine, et caresse son chanfrein, attendrie par la bouille d'ange de la jolie jument.
Une fois au centre, je ressangle et mets un pied à l'étrier. Lorsque je me hisse sur le dos de Déesse, elle avance d'un pas mais s'arrête aussitôt. Je flatte son encolure, puis ajuste les étriers et lui demande d'avancer d'une légère pression des jambes. Pas de réaction.
J'insiste, serrant un peu plus mes mollets et claquant ma langue contre mon palais, elle démarre enfin. Après quelques minutes au pas, je lui demande d'accélérer, et cette fois encore pour qu'elle passe au trot je dois insister lourdement. Même chose pour le départ au galop... Qu'est-ce-qu'elle ne comprend pas ?
Je ne comprends qu'après, en voyant la façon avec laquelle elle s'appuie sur le mords. De cette façon, on a l'impression qu'elle est lourde, qu'elle traîne la patte... C'est un bon défi à relever ! Je suis persuadée qu'elle a énormément de potentiel.
Toujours en insistant sur mes aides, je lui fait faire plusieurs figures de manège simples : voltes, diagonales... La puissance de la jument me surprend. En main, elle ne donne pas du tout la même impression, mais là une fois montée... Je ne la reconnais pas.
Je ne me démonte pas pour autant, et décide d'affaiblir mes mouvements de jambes pour compenser avec la voix. Je la fais alors repasser au pas quelques minutes, puis demande le trot :
- Déesse, troootter. Trotter. Trotter.Je continue ainsi, gardant les jambes légèrement serrées et la stimulant sans cesse avec la voix, jusqu'à ce qu'elle semble enfin comprendre et passe au trot. Je réitère ensuite l'expérience pour le passage au galop, la félicitant sans cesse.
Je ne vois pas le temps passer, mais je m'aperçois soudain que la robe de Déesse est trempée de sueur. Affolée, je la ralentis et me confonds en excuse :
- Je suis désolée, ma belle ! J'étais tellement concentrée que j'ai oublié la mesure du temps, je... Excuse-moi...Je m'empresse de descendre et je desserre la sangle, la jument pousse un soupire de soulagement. Je me mords la lèvre inférieure, honteuse, et passe les rênes par-dessus sa tête, puis reprends le chemin des écuries avec l'intention de faire un passage par la douche.